Exploitation de l’actualité et enjeux majeurs
Lors d’une campagne présidentielle, on le sait, tous les coups sont permis. Le candidat du pouvoir politique en place ne se refuse pas de surfer sur l’actualité. L’affaire Mohamed Merah, auteur des meurtres de Toulouse et Montauban, est arrivée de manière bien opportune dans cette campagne.
Pour le Président-candidat, voilà une occasion de jouer sur le climat de l’insécurité. Il ne s’est pas privé d’annoncer, lors d’un meeting, les arrestations en cours dans les milieux islamistes à Pau et en Lot-et-Garonne.
Pour le Président-candidat, voilà l’occasion d’afficher la volonté de frapper un grand coup dans les milieux radicaux.
Mais ces nouvelles interpellations, annoncées avec tambours et trompettes, duperont-elles les électrices et électeurs ?
L’éclairage partiel, donné pas les médias sur ces arrestations, n’influence-t-il pas le choix des électeurs ?
Il conviendra donc de voir la place accordée à la dépêche de l’AFP ci-dessous, pour juger de la qualité du traitement de fond, que chaque citoyen est en droit d’attendre, de l’information par les médias.
L’actualité va toujours plus vite, et voilà qu’au moment ou l’on écrit, un forcené parisien, qui menaçait de faire « comme Merah », vient d’être arrêté. Pour le Président-candidat, voilà peut-être une occasion de se féliciter de la qualité opérationnelle des forces de polices.
Décidément, les enjeux fondamentaux de cette campagne présidentielle (état des finances, emplois, produire en France…) passent facilement au second plan. Mais ne nous faites pas dire que le respect du droit en France doit être bafoué. C’est bien l’exploitation de l’actualité par les candidats qui doit être mise en cause. C’est de l’éclairage des médias sur l’actualité dont il faut s’interroger.
Le nouveau Président de la République devra conduire la politique de la France en s’appuyant sur les enjeux fondamentaux du pays, au lendemain du 6 mai 2012. Ces « faits d’actualités » seront alors bien loin des préoccupations quotidiennes des Français.
Retrouvez la dépêche de l’AFP:
Patrice Petit-Roche
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